mercredi 26 septembre 2012

Völker hört die signale


À lire dans le Canard :
Fait comme un rat aux OGM, Jean-Luc Porquet.

De toute façon il n'a pas choisi les bons rats. Deux ans de travail mais en se trompant de cobayes ! Ce professeur Séralini est décidément bien niais. Il n'y connaît rien. D'ailleurs c'est un mi-li-tant, puisqu'il se revendique anti-OGM. Donc il est de parti pris. Alors que tous les autres, les pro-OGM, font preuve d'une impartialité qui les honore. Non seulement ce Séralini a choisi la mauvaise souche de rats mais il n'en a pas pris assez : 200 rats, ça ne suffit pas pour faire de bonnes statistiques. En plus il prétend que son étude est une première et que jamais on n' avait testé aussi longtemps les effets d'un OGM sur les rats : ce n'est pas vrai. De toute façon tranche un prof australien ( "Les Echos", 20/9 ), si cette étude est vraiment pertinente, " pourquoi les Américains ne tombent-ils pas comme des mouches ?".
Bon, on le voit, c'est un vrai tir de barrage qui a accueilli l'étude de Séralini, selon laquelle les rats nourris avec le maïs transgénique Monsanto NK 603 développent beaucoup plus de tumeurs que les autres et meurent de façon nettement plus précoce. Il est vrai qu'il l'a bien cherché, en lançant son étude scientifique comme une savonnette, avec plan média orchestré par une agence de com, exclusivité accordée au "Nouvel Obs" avec titre à sensation ( "Oui, les OGM sont des poisons !" ), documentaire sur France 5, film en salles, bouquin signé Séralini ( Chez Flammarion ) et autre bouquin signé Corinne Lepage ( chez Charles Leopold Mayer ). Et là il y a de quoi tiquer : est-ce ainsi que doit avancer la science ? Pourquoi Séralini s'est-il adressé à deux fondations privées, dont celle de Gérard Mulliez, le patron d'Auchan, pour décrocher les 3,2 millions qu'a coûté son étude ? Pourquoi ce genre de recherche n'est-il pas mené par des organismes d'Etat impartiaux et hors de toute influence ?
En lisant " Tous cobayes !", le bouquin de Séralini, on a un début de réponse : parce que l'Etat n'est pas impartial. Parce que " le ministère de la recherche incite les directeurs de laboratoire à collaborer avec les industriels de façon à financer leurs activités".
Parce que Etat et industriels marchent main dans la main, et gare aux gêneurs. Dernier exemple en date : la rude et longue bataille qu'a dû mener Irène Frachon contre experts et autorités en tout genre pour faire éclater le scandale du Mediator. Au long de sa carrière, Séralini en a vu des vertes et des pas mûres, autorités de l'Ira et du CNRS qui se désolidarisent de ses études, crédits de recherche supprimés, violentes attaques ad hominem, notamment quand Marc Fellous, président de la Commission du génie biomoléculaire, l'a traité de " chercheur qui se prétend indépendant alors que ses études sont financées par Greenpeace", de "marchand de peur" dont " les déclarations médiatiques sont systématiquement contestées par la communauté scientifique" ( Fellous a été condamné pour diffamation ).
Tout cela, évidemment, ne prouve pas que Séralini a raison. Son étude, comme bien d'autres avant elle, peut-être entachée d'erreurs, rectifiée, si ce n'est contredite par des recherches ultérieures. Que la science avance à coups de controverses, c'est normal. Mais cette affaire montre l'existence d'un climat détestable. Que des chercheurs qui se veulent à contre-courant en soient réduits à utiliser des méthodes marketing pour se faire entendre, cela prouve, s'il en était besoin, que la recherche publique n'est pas toujours ce qu'elle prétend être : indépendante, au-dessus des jeux d'intérêts, guidée par le seul souci de la vérité. De plus en plus elle penche du côté des lobbys industriels et néglige les simples citoyens...

DROIT DE REGARD SUR LES LICENCIEMENTS, POUVOIR D'ACHAT, RETRAITES.

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