samedi 10 septembre 2011

Völker hört die signale

WHAT'S UP ?

ENCORE UNE VISION PARTICULIÈRE DU TERRORISME
( Feu sur le quartier général, octobre 2009 )

Ne pensons pas qu'au bien-être
Le bien-être, c'est pas du plaisir.
Pendant que vous parlez,
je nage à 1 km au large, d'accord ?


thé
Mais Polanski est très bien défendu, a une ribambelle d'avocats.
Qu'un violeur ait droit à une défense, soit.
Ce n'est pas pour autant qu'il aura mon soutien.
Le soutenir est aussi soutenir une justice de classe.
Nul n'a à être à l'abri en raison de quoi que ce soit
Qu'on en parle autant est un autre problème

Non, on va pas s'envoyer des noms d'oiseaux. 

C'est pas tellement que Polanski ait été défendu par Finki qui me chagrine. Et, à vrai dire, je ne crois pas que Fink l'ait fait pour un soi-disant communautarisme. Loin de là. J'ai une bien piètre opinion de lui, mais ça change rien ; je ne vais pas lui faire un procès d'intention, intentions que je ne lui prête pas.

Mais
En vertu de quoi les actes de Polanski ne seraient-ils pas répréhensibles ?
Aucune souffrance passée ne peut faire pardonner celles que l'on fait subir
Rien ne nous absout
Il est indéniable que Polanski a souffert
Cela ne l'autorise, en rien, à en faire souffrir d'autres
Notre souffrance ne nous garantit pas impunité.

Jérôme Leroy
Ai-je dit que son acte n'était pas répréhensible, Thé? Ai-je dit ça? Certes plutôt moins que les tueurs par procuration à la tête des grandes entreprises publiques mais répréhensible tout de même.
Mais c'est toujours la même histoire, comprenez vous, une société aime bien faire payer les artistes. A la Libération, le nombre d'écrivains collabos fusillés et épurés est sans commune mesure avec ce qui s'est fait dans la magistrature ou la collaboration industrielle. C'est qu'un artiste, ça ne sert à rien, sinon exposer la part maudite et apporter de mauvaises nouvelles.
Et puis ce petit relent de chasse au juif cosmopolite intellectuel me déplait un peu pour tout dire, elle a de bien vilains relents et je répète qu'on entend les mêmes propos dans des gueules de moralistes plutôt habitués à se mordre d'habitude.
Devant cette unanimité des lyncheurs, j'affirme et je répète que nous sommes tous des juifs polonais cinéastes.
Et que ça hurle chez le loup rouge ou le loup brun, je m'en fous. Roman Polanski, arrêté trente ans après les fait par des massacreurs d'irakiens dans un paradis fiscal qui veut se refaire une virginté, Roman Polanski donc est mon frère.

thé
C'est vrai, vous ne l'avez pas dit
 Et, nous sommes d'accord, son acte est moins répréhensible que celui des tueurs par procuration, si l'on fait une hiérarchie. Mais dire qu'il y a des crimes plus grands n'exclut pas tout crime.
Je ne sais pas si les artistes paient plus que les autres, pas de % sous la main. La classe ouvrière a payé pas mal non plus. Je crois que leur nombre de morts est à nul autre comparable. 
Vous savez bien que les artistes ne sont pas tous des Cassandre.
Je crois pas que le soutien ou non-soutien à Polanski relève du communautarisme juif, Nadia non comprise,( mais c'est un épiphénomène, c'est sur votre blog ou Causeur)
Je crois que c'est un soutien de classe.
S'il y a unanimité, elle me semble dans le soutien. Je ne suis ni juive, ni polonaise, ni cinéaste ; je ne suis pas, non plus, américaine. Et je n'ai pas à me situer dans ces paramètres.
Nous n'avons pas à nous situer dans des communautés.
Je n'ai pas de frère, mais des camarades

Jl,
Je sais pas si c'est tard et que j'ai eu une après-midi chargée, mais, et pourtant c'est pas trop mon truc, à la Libération, ce sont surtout les femmes qui ont eu à payer
Quel artiste on a rasé ? Parce qu'il était artiste ? On a continué avec les mêmes, non ?
C'est peut-être un oubli, je vois pas, là.
C'est sans acronymie aucune, et vous le savez bien
Cependant( car chez moi, il y a beaucoup de mais, sinon, cependant), est-ce ne pas faire un bon billet (très bien écrit, par ailleurs), de l'affaire Polanski alors que tout vous éloigne de lui ?
10 octobre 2009 23:13

de finesse.

Nathalie.
10 octobre 2009 23:26

thé a dit…
Bienvenue Nathalie. 
Je ne suis pas exactement du même bord politique que Leroy, pas osé dire Front, mais depuis le temps, nous sommes de vieilles connaissances. Et bien des choses, il me semble, nous unissent plus qu'elles nous séparent. (en dehors, JL, du FDG, etc, vous savez bien)

Je n'ai pas plus de finesse que vous, Nathalie, j'ai peut-être plus l'habitude de l'écrit, mais c'est une compétence comme une autre.

Oui, on réagit tous comme vous. On tue mon enfant, je le tue. Mais on est dans un Etat de Droit et je n'ai pas à me faire justice moi-même et je dois répondre de mes actes. Comme je dois répondre de tous mes actes. Qui que je sois.



nadia a dit…
On veut aujourd'hui la peau de Polanski parce qu'il est connu, artiste et un peu juif sur les bords, c'est à dire un cocktail légèrement apatride et de moralité douteuse. L'affaire ne date pas d'hier. Mais là où un citoyen lambda aurait 32 ans après et sans récidive bénéficié d'une accommodante prescription, d'autant que la victime elle-même réclame le droit à l'oubli, Polanski est arrêté comme un criminel de guerre et lynché médiatiquement. On parle dans cette affaire de justice à deux vitesses, certes oui. Il me semble que le metteur en scène génial et reconnu a terriblement desservi le justiciable, certainement pas le contraire.

thé
Non, madame. On ne demande pas sa peau. Et on ne la demanderait pas parce qu'il est juif. On demande justice parce qu'il a commis un crime tout juif qu'il était, tout artiste qu'il était, tout connu qu'il était.
Ne me répondez pas, cela n'est pas nécessaire. Vous êtes une habituée, chez Leroy, moi aussi, certainement pas pour les mêmes raisons, même si les raisons ne sont pas nécessaires. Mais je pense que le seul dialogue que je puisse avoir avec vous est celui-ci, et il est clos.
Je ne veux appartenir à aucune communauté. Libre à vous de faire comme bon vous semble.

Je maintiens, JL, que c'est une justice de classe que vous défendez

Jérôme Leroy
Encore une remarque de ce genre, bira, et c'est la porte.
La zone chaviste libérée adore toute sorte d'allumés, donc vous.
Mais là le côté grain de folie sympa vire à l'aigre.
Et Bira, qu'est qui l'intéresse à part être Bira?
C'était la dernière sommation des forces de sécurité bolivarienne avant l'expulsion à la frontière.

Les remarques anonymes, je ne parle pas de celles de Nathalie qui ne le sont pas, de fait, sont effectivement peu souhaitables, quand bien même elles diraient vrai ou partiellement vrai.

A Thé: votre principale objection est donc que je me livrerai, plutôt inconsciemment à une défense de Polanski qui serait une défense de classe, voire corporatitse.
-Je ne suis pas persuadé que les artistes, les intellectuels, les écrivains forment une classe sociale à part entière. On les trouverait plutôt dans toutes les classes de la société. Quoi de commun, d'un point de vue de classe entre un cinéaste septuagénaire avec chalet à Gstaad et un écrivain en disponibilité de l'EN qui vit de piges, de résidences comme celle du Mont Noir ou d'ateliers d'écriture chez les jeunes de la PJJ ou les scolaires des quartiers difficiles avec des associations d'éducation populaire.
-Il s'agit chez moi d'une sensibilité épidermique au lynchage et au phénomène du bouc émissaire. Phénomène qui tombe plus souvent qu'à son tour sur les artistes de tout bord.
Camus, dans le même esprit, avait signé la pétition s'opposant à l'exécution de Brasillach, son exact envers.

thé a dit…
Brasillach, moi aussi, j'aurais signé, non pas parce qu'il ne méritait pas procès, mais parce qu'il était passible de la peine de mort.
Médiatiquement, il me semble qu'il n'y a pas lynchage mais encensement du grand artiste.
Non ceux-ci ne forment pas une classe. Il y a cependant des dominants et des dominés. Et, si , en vertu d'un quelconque privilège, quel qu'il soit, on demande impunité, on se réfère à une justice de classe


alors là, Leroy qui s’est jamais fait prendre ( comme Mauroy) dit :

Jérôme Leroy
C’est la symbolique qui m ‘intéresse.
La haine de Polanski comme symptôme
d’une société qui déteste qu’on la représente comme elle est
et se cherche un bouc-émissaire.

Et Thé
J’ai lu d’autres textes
Où ce n’était pas une revancharde déclaration de punissable violeur d’enfant,
mais un désir plutôt équitable que tous soient soumis
aux mêmes lois.
Evidemment si loi il y a.


Nous, les vedettes...

et
ça y est, j'ai 13 ans

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